Le Registre... En bref...

    Le débat sur les armes à feu au Canada date depuis 1892 lorsque les premières lois encadrant l’utilisation des armes à feu ont été adoptées. Mais l’enjeu est devenu une controverse au niveau national en 1989 avec le massacre à l’École Polytechnique. Suite à cette tragédie, de nombreux groupes anti-armes se sont formés pour combattre la dérèglementation de l’utilisation d’armes à feu et demander l’ajout de nouvelles règles pour limiter la disponibilité des armes au public et réduire la violence causée par les armes à feu.

    En 1995, suite à la pression des groupes anti-armes, le gouvernement fédéral de l’époque dirigé par M. Jean Chrétien a instauré le premier Registre Pancanadien des Armes à Feu. Des milliers de Canadiens ont alors dû enregistrer leurs armes auprès du gouvernement. À fur et à mesure que le registre a été bâti, les forces de l’ordre l’ont intégré dans leurs procédures d’intervention, limitant ainsi les risques liés aux interventions des forces de l'ordre.

    En résumé, le registre des armes à feu du Canada comprenait toutes les armes à utilisation restreintes et les armes longues ou de chasses. En plus de recevoir leur permis d’utilisation de la part du gouvernement, les utilisateurs devaient maintenant payer des frais d’enregistrement avec le registre pour pouvoir utiliser leurs armes de manière complètement légale.

    Le registre a subi de nombreuses attaques à la suite de son adoption de la part de plusieurs intervenants. Tout d’abord les associations d’utilisateurs d’armes ont contesté la loi, expliquant alors qu’elle violait la liberté des citoyens qui suivent et respectent la loi. Selon ces mêmes groupes, le registre n’allait pas réduire le nombre de crimes impliquant des armes à feu, parce que les criminels n’allaient jamais se soumettre à ce nouveau règlement. Ensuite, les associations de surveillance des dépenses du gouvernement ont tiré le signal d'alarme au sujet du registre, du fait notamment des énormes dépassements de coûts qu’il a subis au fur et à mesure qu’il était développé. Finalement, la vérificatrice générale a publié de nombreux rapports qui mettaient en doute la qualité des données du registre. Elle estimait que plus de 30% des données étaient fausses ou inexactes.

    En 2003, le Parti Conservateur du Canada (PCC) a pris l’engagement d’éliminer le registre pour les armes longues. Les groupes anti-armes se sont mobilisés pendant de nombreuses années pour bloquer le gouvernement fédéral et le PCC. Mais en 2011, les Conservateurs dirigés par M. Stephen Harper ont remporté assez de sièges à la Chambre des Communes pour former un gouvernement majoritaire. Le 5 avril 2012, le gouvernement fédéral a procédé à l’élimination du registre des armes d’épaule malgré une levée de boucliers sans précédent des groupes anti-armes et d’autres acteurs de la société tels que les associations de policiers. Si l'intensité du débat est depuis retombée, les divisions entourant la réglementation des armes à feu au pays demeurent vives.